Je remercie les éditions Presses De La Cité de m'avoir adressé ce roman en service de presse ainsi que Gilles Laporte pour ce plaisir de lecture toujours renouvelé.
Après Sous le regard du loup (clic pour lire mon avis) qui nous parlait du respect de l'environnement, de la bienveillance féminine et nous mettait en garde contre toute réflexion hâtive et expéditive et Un parfum d’oranger où Gilles Laporte abordait des thèmes fondamentaux comme la transmission du savoir, l’exil, le racisme, l’intégration sociale, ce nouveau roman nous transporte sur les montagnes bleues des Vosges, à Montfort milieu des vignobles luxuriants.
Le roman débute en 1899, au bal de la fête patronale annuelle des vendanges. Louise Vinot vient d’avoir 18 ans, elle a enfin le droit d’aller au bal mais sa liberté est bien limitée car Charles Vinot son père, a fomenté le projet de la marier au fils du riche propriétaire terrien qui avoisine ses terres. Sans héritier mâle, il lui faut préserver son domaine d’autant qu’un fléau décime les ceps de son vignoble. Le phylloxéra arrive dans les Vosges. Dans ces moments de grandes difficultés, il faut être solidaire, unir ses forces pour combattre ce qui risque de mettre à néant le travail de toute une famille depuis des siècles. Mais Louise n’est pas de cet avis, il est hors de question d’épouser un homme qu’elle n’aime pas ! Elle va fuir le foyer familial et trouver refuge chez son oncle et sa tante à la ville. Louise inaugure le vent de liberté qui souffle sur les femmes en ce début de siècle, elle veut son indépendance, la liberté de choisir sa vie et son mari. Sa première histoire d'amour se révélera décevante si ce n’est l’enfant qu’elle porte et qui en est le fruit. Mais d'autres aventures l'attendent où Louise saura toujours se montrer courageuse et volontaire.
A travers l'histoire de Louise, Gilles Laporte nous raconte celles de ces femmes en quête de liberté qui traversèrent avec courage une période troublée de l’histoire de France.
C’est l’occasion pour l’auteur de rendre également hommage à LEON MILLOT qui fut appelé “le père de la vigne vosgienne” et qui mettra toute son énergie et son temps au service de la vigne pour combattre le phylloxéra afin que la culture de la vigne perdure dans la plaine des Vosges. Il expérimenta des techniques de greffage, anima des conférences dans les Vosges sur les cépages nouveaux, sur les soins à donner à la vigne, sur la façon de combattre les maladies, les méthodes de taille. En 1907, il est le premier à introduire en France un cépage hybride qu’on appellera le “Léon Millot”, cépage de raisins noirs des Vosges qui sera commercialisé dès 1921.
“Les roses de Montfort” est un roman passionnant qui nous plonge dans l’atmosphère du début des années 1900 sur les hauteurs des montagnes bleues des Vosges avec l’histoire de Louise, une femme bien décidée à prendre son destin en main.