La nonne et le brigand de Frédérique Deghelt, Ed Actes Sud
Souvenez-vous du poème de Victor Hugo chanté par Brassens
«Il était laid : les traits austères, la main plus rude que le gant ;
Mais l’amour a bien des mystères, et la nonne aima le brigand».
Mariée, deux enfants, démographe, chercheur au CNRS, Lysange, belle et sexy, connaît avec Pierre, son amant reporter de guerre, une passion dévorante. Elle découvre par hasard le journal intime d’une « fiancée de Dieu », Sœur Madeleine, missionnaire au Brésil. Elle y narre son arrivée sur cette terre hostile où chaque pas est un danger, mais le danger n’est pas toujours là où l’attend. Sœur Madeleine va en effet peu à peu tomber amoureuse de son guide en Amazonie, elle tentera de s’en défendre, faisant appel à Dieu, son seul confident, mais cet aventurier, ce mécréant prénommé Angel ( !) va éveiller en elle, une sensualité jamais soupçonnée.
Lysange est fascinée par cette histoire écrite voilà 50 ans, elle se sent liée à Sœur Madeleine, nourrie d’une étrange intuition. Cette histoire est la rencontre de deux femmes diamétralement opposée, l’une est une femme accomplie, mère et libertine l’autre est une nonne, prise dans l’étau de la foi. Elles parviennent à se comprendre, car toutes deux se sont reniées par amour, se sont perdues dans leur passion. A la fois adorées, malmenées, ces amantes vont voir leur monde se dissoudre pour renaître et tenter d’Aimer… tout simplement mais de la façon la plus absolue.
Un roman qui interpelle, jamais ne choque ;
des mots que l’on sent vibrer au fond de soi ;
une écriture d’une sensualité rare.
Merci à l’auteure pour ces mots qui résonneront longtemps en moi. Sublime !
Extrait « Lysange se disait qu’une histoire d’amour était comme une vie tout entière. Elle avait son propre destin et ses atermoiements. Parfois elle ne s’accordait pas du tout à celui qui la vivait. Elle devenait alors un séisme, un si grand bouleversement qu’on ne pouvait pas la mener jusqu’au bout.
Mais abandonner une histoire d'amour, n’était-ce pas s’abandonner soi-même ? »